PORT RHU

 

Je suis de ceux qui pensent qu'un bateau, particulièrement un bateau en bois, est quelque chose de vivant, et possède donc une âme.
Ce que Mr Mellick, ses successeurs et tous les technocrates qui nous gouvernent de Paris et de Bruxelles  ignorent, c'est que tous ces bateaux étaient bien plus qu'un simple outil de travail, ils ont fait partie intégrante de la vie des marins, c'était leur seconde maison, certains  sont même  décédés à leur bord,  c'est dire toute la symbolique qu'ils représentent.
 En détruisant sauvagement ces bateaux c'est  l'âme des marins et d'un pays que l'on anéanti.


 Aussi est-il réjouissant d'en voir certains, trop peu nombreux hélas,  comme "ND des Vocations", "ND de Rocamadour" ou ""Kermoor "  finir leurs jours dans le magnifique cadre du  Port Rhu de Douarnenez, où,  malgré le poids des ans, ils ont encore fière allure.

 
     
   
     

 

  

  "ND des Vocations", construit en 1962, désarmé en 2002, a été le dernier représentant de cette génération de bateaux aux caractéristiques sensiblement identiques qui ont fait la prospérité du port d'Audierne à une certaine époque aujourd'hui révolue.
Le conseil municipal de Douarnenez a donc décidé d'en faire l'acquisition pour compléter et enrichir la collection du port musée.
Il est encore en excellent état et est resté en "configuration pêche" ce qui le rend pédagogiquement très instructif et mérite le détour par Port Rhu pour une visite qui peut s'avérer fort intéressante.

 

 
           

 

 
           

 

 

  

     
             

                                 Notre Dame des Vocations est le seul bateau de la collection du port musée en état de naviguer, devenant ainsi le "bateau amiral" au détriment sans doûte des autres unités dont le Kermoor par exemple qui naviguait encore à l'occasion il y a peu. Je port musée n'ayant plus les moyens de maintenir plusieurs bateaux naviguants.                                                     

A signaler aussi certaines  initiatives privées, particulièrement heureuses,  comme celle de Mr Bernard Sabatier de Paris
qui a racheté et ensuite magnifiquement restauré l'ancien canot de sauvetage de l'île de Sein ( source André  Orlac'h )

             

 

Et même si, faute  de moyens, tous ne peuvent hélas être gardés en bon état de conservation, on est au moins sûr qu'ils ne finiront pas leurs existences sous les  crocs d'une pelle mécanique ou dans les flammes  dévastatrices du "plan Méllick" - si du moins on peut appeler "plan"  le peu d'imagination employé par nos politiques pour empêcher ces bateaux de continuer à naviguer à la pêche - je ne parlerai pas de la seconde vie que certains d'entre eux auraient pu connaître sur les côtes d'Afrique ou d'Asie où ils auraient continué à rendre de fiers services...
Il est vrai que,  vues de Béthune, les choses de la mer peuvent sembler  bien lointaines.
Mon sentiment en tous cas,  est que les moyens employés pour se débarrasser de ces bateaux sont une insulte à tous les marins pêcheurs comme à ces valeureux et géniaux charpentiers de marine qui ont construit  pratiquement de leurs mains ces magnifiques bateaux.

Yves Bourdon avait cédé son bateau au ministère de la culture pour le franc symbolique. Il est vraiment dommage que le port-musée n'ait pu réunir les moyens de le conserver en état car ce bateau méritait assurément un meilleur sort...

     
On ne verra plus l'Elfe des Mers à flot, depuis avril 2007, il a rejoint l'anse de Pors Eostig où, couché sur le flanc, il attend la fin qui mettra un certain temps à venir car sa coque était encore relativement saine contrairement à ce que l'on ait pu croire au vu de l'état général du bateau.